Croire au destin implique donc que l’on croie
- Qu'Allah. sait ce que feront les créatures, par Sa science éternelle, qualité qu'Il a toujours eue, de toute éternité.
- Qu'Allah a inscrit tout cela sur la Table gardée (al-lawћ al maћfûđ). Le Prophète (s) a dit : « La première chose qu'Allah (y) a créée est le calame. Il lui dit : « écris ! » Il répondit : « qu'est-ce que j'écris ? » Allah (y) dit : « Ecris tout ce qui arrivera jusqu'à la fin des temps »(Ce hadith se trouve chez at-Tirmiδî dans "kitâb al-qadar" et chez Abû Dâwûd dans "kitâb as-sunna").
- Que la volonté divine qui se réalise toujours a pouvoir sur tout. Autrement dit, ce qu'Allah (y) veut se réalise, et ce qu'Il ne veut pas ne se réalise pas. Qu'il n'y a pas une seule créature sur terre ou dans le ciel qui n’ait été créée par Allah et qu'il n’est pas de Créateur ni de Seigneur autre que Lui (Ar-Rawđa an-Nadiyya, commentaire d’ al-`Aqîda al-Wâsiţiyya, pp. 352-353).
Cette croyance ne contredit pas la nécessité de tenir compte des enchaînements causaux et d'y recourir. Par exemple, si l’on désire avoir une progéniture, il faut agir en conséquence et donc se marier. On pourra ainsi atteindre le but recherché, mais rien ne le garantit pour autant car tout dépend, en dernier ressort, de la volonté d'Allah (y). Ce ne sont donc pas les causes matérielles qui sont efficientes, mais plutôt la volonté d'Allah (y). Les moyens que nous mettons en œuvre sont eux-mêmes inclus dans ce qu'Allah (y) a prédéterminé. C'est pour cela qu'à ses compagnons qui lui disaient : « Ô Envoyé d'Allah, il y a des formules conjuratoires que nous utilisions et des remèdes avec lesquels nous nous soignions, est-ce qu'ils repoussent le destin déterminé par Allah ? », le Prophète a répondu en expliquant : « Cela fait partie du destin prévu par Allah » (Al-Mustadrak `alâ aş-Şaћîћayn , t.1, p. 86, hadith no 88).
Les bienfaits de la croyance au décret divin et au destin
- Elle renforce notre attachement à Allah (y) et notre confiance en Lui quant au résultat dès lors que nous avons fait ce qui était en notre pouvoir.
- Elle nous apprend à accepter ce qui arrive, et nous apporte ainsi la paix du cœur et le repos de l'âme. Il n’y a alors plus de place pour le souci ou le regret face aux événements qui ont eu lieu, ou au contraire, n’ont pas eu lieu. Allah (y) dit : « Nul malheur n'atteint la terre ni vos personnes, qui ne soit enregistré dans un Livre avant que Nous l'ayons créé; et cela est certes facile à Allah, afin que vous ne vous tourmentiez pas au sujet de ce qui vous a échappé, ni n'exultiez pour ce qu'Il vous a donné. Et Allah n'aime point tout présomptueux plein de gloriole » (Sourate al-Ħadîd, versets 22-23) .
- Elle nous apprend aussi à relativiser l'impact des malheurs qui nous touchent. Le Prophète (y) a dit : « Le croyant fort est meilleur et plus aimé d'Allah que le croyant faible et en tous, il y a du bien. Recherche avec détermination ce qui t'apporte un intérêt. Demande l'aide d'Allah et ne fais pas preuve de défaillance ou d'incapacité. Si quelque chose [de mauvais] te touche, ne dis pas: « Si (law) j'avais agi, il y aurait eu telle et telle chose » mais dis plutôt : « Ceci est le destin décrété par Allah, et ce qu'Il veut, Il le concrétise », car le "si" (law) ouvre la porte à l'œuvre du diable » (Şaћîћ Muslim, t.4, p.2052, hadith no 2664) .
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Elle favorise l'augmentation des bonnes actions et l'effacement des mauvaises. Le Prophète (y) a dit : « Tout ce qui touche le musulman : fatigue pénible, maladie douloureuse, souci, chagrin, préjudice ou angoisse, même l’épine qui le pique, sont autant d’occasions pour Allah de lui faire rémission d'une partie de ses péchés » (Şaћîћ al-Bukhârî, t.5, p.2137, hadith no 5318).
La croyance au destin n'est pas, comme s'imaginent certains, une invitation à se fier aux autres tout en restant passif (tawâkul) ou une invitation à l'inactivité. Le Prophète lui-même a répondu à l'homme qui lui avait demandé :
« Dois-je laisser ma chamelle sans l'attacher et placer ma confiance en Allah?" : "Attache-la et fais confiance à Allah "» (Şaћîћ d'Ibn Ħibbân, t.2, p.510, hadith no 731).