Le pèlerinage [Ħajj]

Il consiste à se rendre à la Maison Sacrée d'Allah (y) afin d'accomplir un ensemble de rites précis, en des lieux précis et en des temps précis. Il incombe à tout musulman et à toute musulmane pubère et sain(e) d'esprit d'accomplir ce pilier de l'Islam une fois dans sa vie, à condition d'en avoir la capacité physique et financière. Celui qui est atteint d'une maladie incurable qui l'empêche d'accomplir le Ħajj alors qu'il en a la capacité financière, peut mandater à ses frais quelqu'un qui le fera à sa place. Celui qui est pauvre et possède tout juste de quoi subvenir à ses besoins et à ceux des personnes qui sont à sa charge est dispensé de pèlerinage, comme l’indique la parole d'Allah : « Et c'est un devoir envers Allah pour les gens qui ont les moyens, d'aller faire le pèlerinage de la Maison. Et quiconque ne croit pas… Allah Se passe largement des mondes » (Sourate 'Âl `Imrân, verset 97).

Les bienfaits du Ħajj

  • C’est une source de récompenses car si l’on effectue correctement le pèlerinage sans l’entacher de péché, l’on est en droit d’espérer le paradis.
    Le Prophète (s) a dit :« D'un petit pèlerinage (`umra) à un autre, les péchés sont absous tandis que le grand pèlerinage (Ħajj) pieusement accompli n'a pas d'autre récompense que le paradis » (Şaћîћ d’al-Bukhârî, t.2, p.629, hadith no1683).
  • Le Ħajj donne un sens concret à l'unité qui doit exister entre les musulmans. Le Ħajj est en effet le plus grand rassemblement islamique dans la mesure où les musulmans de tous les pays se réunissent en un lieu unique, à une même époque de l’année, priant un même Dieu, vêtus des mêmes habits, accomplissant les mêmes rites, sans qu’il y ait la moindre distinction entre le riche et le pauvre, le noble et l’homme d’extraction modeste, le noir et le blanc, l'arabe et le non arabe. Tous sont égaux devant Allah (y). La piété est le seul critère de supériorité admis. Le Ħajj renforce donc la fraternité entre les musulmans en unifiant leurs sentiments et leurs espoirs.
  • Lors du Ħajj, le musulman dépense son argent et se dépense physiquement pour l'amour d'Allah (y), à la recherche de Son agrément.
  • C’est, enfin, l’occasion, de se purifier des péchés et fautes commises. Le Prophète (s) a dit :« Celui qui visite cette Maison lors de son pèlerinage et qui ne profère pas d'obscénités, ni ne commet de désobéissance, en ressort tel qu'il était le jour où sa mère l'a enfanté »(Şaћîћ d’al-Bukhârî, t.2, p.645, hadith no 1723).

Description du Hajj?

La meilleure forme de pèlerinage est celle que l’on appelle le « pèlerinage de jouissance » (tamattu`). Voici ces différentes étapes :

  • Tout d’abord, il vous faut vous mettre en état de sacralisation (iћrâm) à partir du lieu fixé pour la sacralisation (mîqât) avant le huitième du mois de dhul-ћijja et prononcer la formule dite de "réponse à l'appel" (talbiya) et qui est : « Me voici ô Allah (y), pour effectuer une `umra [petit pèlerinage] dont je jouirai des avantages jusqu'à l'arrivée du Ħajj [grand pèlerinage] » (labbayka allâhumma `umratan mutamatti`an bihâ ila-l-ћajj).
  • Arrivé à la Mecque, vous effectuez la circumambulation autour de la Ka'ba (C'est la première maison construite sur terre pour le culte d'Allah Allah (y). Elle a été bâtie par Ibrâhîm et son fils Ismâ`îl sur ordre d'Allah (y) Allah (y) a dit: "La première Maison qui ait été édifiée pour les gens, c'est bien celle de Bakka (la Mecque) bénie et une bonne direction pour l'univers." (âl `Imrân, 96)) dans le cadre de votre`umra, puis vous faites la navette [sa`y] entre les monts Safa et Marwa ; à la fin de cette course, rasez-vous ou coupez-vous les cheveux. La femme doit couper de ses cheveux une mèche de la longueur d'une phalange.
  • Le huitième jour de dhul-ћijja, qu'on appelle yawm at-tarwiya (jour de l'approvisionnement en eau ou de l'étanchement de la soif), vous prononcez le matin la formule consacrée pour commencer le Ħajj et vous mettre en état de sacralisation, depuis l'endroit à partir duquel vous voulez commencer votre Ħajj. Allez ensuite à Minâ et faites-y la prière du Żuhr, du `Aşr, du Maghrib, du `Ichâ' et du Fajr en écourtant les prières [elles passent de 4 rak'a a 2 rak'a] mais sans les regrouper.
  • Le lendemain matin, jour de `Arafa, dirigez-vous dès le lever du soleil de Minâ vers `Arafa. Quand le soleil quitte son zénith, priez le Żuhr et le `Aşr ensemble, en faisant deux rak'a pour chacune des deux prières. Consacrez ensuite votre temps à l’évocation d'Allah (y) en proclamant Sa grandeur et Ses louanges (dhikr), aux invocations [du`â'] et aux supplications adressées à Allah (y). Faites toutes les invocations que vous voulez en vous orientant en direction de la qibla et en ayant les mains levées.
  • Une fois le soleil couché, le soir du neuvième jour de dhul-ћijja, dirigez-vous vers Muzdalifa, où vous prierez le Maghrib et le `Ichâ' en les regroupant et en les écourtant. Passez-y la nuit. Quand l'aube pointera, priez le Fajr tôt, avec un appel à la prière ('adhân) et une annonce de début de prière (iqâma). Adonnez-vous au dhikr (rappel d'Allah) et l'invocation (du`â') jusqu'à ce qu'il fasse clair.
  • Allez ensuite à Minâ, avant que le soleil ne se lève. Dès que vous arrivez lapidez la stèle dite al-`Aqaba (la plus grande) avec sept petits cailloux, les uns à la suite des autres, chacun doit être de la taille d'un pois chiche environ. Dites "Allâhu Akbar" à chaque caillou jeté.
  • La lapidation de la stèle al-`Aqaba terminée, immolez la bête que vous avez amenée pour le sacrifice, puis rasez-vous entièrement la tête de préférence, sinon coupez vos cheveux. Quant à la femme, elle coupe de ses cheveux une mèche de la longueur d'une phalange, elle ne rase pas sa tête.
  • Accomplissez la première désacralisation (en retirant l'habit du iћrâm) et mettez des vêtements ordinaires. Tout ce qui était interdit devient alors permis sauf les rapports sexuels.
  • Rendez-vous ensuite à la Mecque pour y effectuer les circumambulations du ћajj (ţawâf) et la course (sa`y). Après cela, retournez à Minâ et passez-y deux nuits, celles qui précèdent le onzième et le douzième jour de dhul-ћijja, jours au cours desquels vous lapiderez les trois stèles après que le soleil ait commencé à quitter le zénith. Vous utiliserez à chaque fois sept petits cailloux que vous jetterez successivement en disant "Allâhu Akbar". Vous devez commencer par la petite stèle, poursuivre avec la moyenne et terminer par la grande.
  • Après les lapidations du douzième jour, vous pouvez si vous le voulez quitter Minâ, ou bien si vous le désirez -et c'est ce qui est préférable- retarder votre départ et y passer la nuit qui précède le treizième jour, au cours duquel vous lapiderez les trois stèles après que le soleil ait commencé à quitter le zénith, de la même manière que décrit précédemment.
  • Si vous voulez regagner votre pays, rendez-vous d'abord à la Mecque et faites les circumambulations de l'adieu. Votre pèlerinage est alors terminé.

    Les femmes en période de règles ou de lochies sont dispensées de ces dernières circumambulations.
    Sachez, cher frère, que les actes cultuels en Islam, incombent à tout musulman sain d’esprit ayant atteint l'âge légal ; même si la miséricorde divine est le facteur prépondérant du salut, observer les piliers de l’islam est un moyen qui vous permettra d’entrer au paradis, conformément aux paroles du Prophète (s) à un Bédouin qui l’interrogeait :
    « Ô envoyé d'Allah, informe-moi de ce qu'Allah m'a prescrit en matière de prière. » Il lui répondit : « Les cinq prières, à moins que tu n'ajoutes quelque prière surérogatoire ». Le Bédouin demanda encore : « Informe-moi de ce qu'Allah m'a prescrit comme jeûne ». Le Prophète répondit : « Le mois du Ramadan, à moins que tu n'ajoutes quelque surérogation ». Le Bédouin continua : « Informe-moi de ce qu'Allah m'a prescrit en matière d'aumône ». Le Prophète, l'informa des rites de l'Islam et le Bédouin déclara : « Je jure par Celui qui t'a comblé, je ne ferai aucune surérogation et je ne retrancherai rien de ce qu'Allah m'a prescrit ». Le Prophète dit alors : « Il réussira, s'il est sincère » ou bien « Il entrera au paradis, s'il est sincère » (Şaћîћ d’al-Bukhârî, t.2, p.669, hadith no1792).